C’est quoi le problème avec Amnesty International ?

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En été 2022, Amnesty International, l’organisation internationale qui promeut la défense des droits de l’homme, a publié son rapport scandaleux, dans lequel l’organisation a accusé des unités des Forces armées de l’Ukraine d’avoir mis en péril la population civile. Les auteurs de cette déclaration ont remarqué que les Forces armées de l’Ukraine s’installaient dans des quartiers résidentiels, notamment des écoles et des hôpitaux. Ainsi cette organisation des droits de l’homme a copié la propagande russe, discréditant la partie qui se défend et négligeant les crimes de l’agresseur. La présidente d’Amnesty International Ukraine a démissionné après la publication de ce rapport.

Àcause de l’unilatéralisme des déclarations et de la favorisation de la désinformation de la Russie, en coopération avec l’équipe de la OSINT du communauté Molfar, nous avons analysé les activités d’Amnesty International des dernières 15 années. Nous avons réussi à identifier des relations avec la Russie, des dépenses irrationnelles et des recherches incompétentes.

Qui sont Amnesty International et comment ils sont financés

Amnesty International a été fondé en 1961 aux Royaume-Uni par un avocat britannique Peter Benenson en tant que l’organisation non gouvernementale faisant des recherches sur les violations des droits de l’homme. Ces domaines de recherche incluent la violation de l’intégrité physique et psychique, la liberté de conscience et d’expression et la non-discrimination.

L’organisation utilise ses recherches pour influencer des gouvernements, des entreprises et des personnes qui prennent des décisions. AI organise des campagnes, des actions, des manifestations, écrit des lettres et des pétitions pour susciter l’attention des médias et de la société aux problèmes pressants.

Sur le site officiel (dans la section de financement) on peut lire que l’organisation ne reçoit pas des fonds de gouvernements ni de partis politiques pour mener ses recherches, mais reçoit l’assistance seulement d’entreprises qui ont passé un examen détaillé. Par exemple, en 2011 Amnesty a reçu une bourse de 1,3 million de dollars du ministère du Développement international des Royaume-Uni.

Il est intéressant que 93-96 % de son financement n’est pas clarifié. La position de l’organisation est la suivante : « Nous avons le droit de les (les fonds — Éd.) utiliser là où on le juge nécessaire ». Ainsi, on propose d’examiner dans tous les détails le budget de l’organisation et les dons de tous ceux qui soutiennent le travail d’Amnesty International.

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Des enquêteurs de Molfar ont décidé d’analyser comment l’organisation utilise ces sommes considérables.

Où va cet argent ?

En 2011, l’organisation a dépensé 1,3 millions de dollars pour le salaire triplé de la secrétaire générale d’Amnesty à l’époque, Irene Khan, et son adjoint, Kate Gilmore. Et, par exemple, en 2019, Amnesty a déclaré qu’on prévoit le trou dans le budget de 22 millions de dollars avant la fin de 2020. À cette époque-là, ça a entraîné le licenciement de 70 employeurs de niveau inférieur. Cette politique peut inclure des doubles standards : des dépenses excessives pour les postes de direction et le mépris du personnel inférieur.

En outre, l’article du site republicworld.com explique que l’organisation n’a pas dépensé des fonds aux fins déclarées. Ainsi, en 2010, Amnesty Royaume-Uni a viré des tranches d’un montant de 5,1 millions de dollars sur un compte d’Amnesty Inde pour les besoins suivants : service, paiements anticipés et investissements étrangers directs. 3,7 millions de dollars de ce montant ont été virés pour des services de consultation. Après un examen des comptes bancaires d’Amnesty Inde et ses entreprises, on a révélé que les fonds n’étaient pas virés sur les trusts et les fondations, indiqués dans le virement. Aussi l’examen a montré qu’Amnesty Inde reçoit des dons des sponsors internationaux qui auraient dû être dépensés sur des services de consultation. Amnesty Inde a conclu à peu près 45 accords concernant des services de consultation avec Amnesty Royaume-Uni pour les « activités relatives à la province de Cachemire » (une province musulmane de l’Inde, lequel revendique aussi le Pakistan). Le ministère indien des Finances a soupçonné l’organisation d’avoir organisé des émeutes au Cachemire d’un montant de 0,75 million de dollars, que le bureau indien a reçu d’Amnesty Royaume-Uni.

En octobre 2020, Amnesty a fermé son bureau en Inde après des accusations du blanchissement d’argent. Précédemment, en septembre, des comptes d’Amnesty ont été gelés à cause des violations du système de rapports de crédit, conformément à la Loi sur des contributions internationales (FCRA). Le gouvernement indien a indiqué qu’Amnesty n’a pas été enregistrée conformément à la législation de réglementation des contributions internationales afin d’obtenir des dons internationaux.

Des enjeux de responsables locaux

Chez Amnesty peuvent travailler des personnes préjugeant la situation militaire et politique, qui ont travaillé auparavant dans des établissements progouvernementaux et propagandistes. L’un de ces employés est un homme russe, Oleksandr Artemiev. Il est un responsable média d’Amnesty qui s’occupe du segment de l’Europe de l’Est et de l’Asie Centrale, il habite et travaille à Moscou. Avant Amnesty, il a travaillé pour les ressources russes, notamment celles d’État : RBK, Lenta.Ru, Gazeta.Ru et ITAR-TASS. Probablement, il est coauteur du rapport d’Amnesty sur le déploiement des militaires ukrainiens dans des quartiers résidentiels. Artemiev a commenté le rapport : « Bien que nous soutenons complètement nos conclusions, nous regrettons la douleur provoquée. La priorité d’Amnesty International dans ce et tout autre conflit est la sécurité des civils. En fait, c’était notre seul but quand nous avons publié notre dernière recherche ». En 2020, Artemiev a reçu un revenu d’Amnesty de 350 milles de roubles.

Aussi l’organisation a documenté plusieurs fois des problèmes de gestion entrainant des conséquences terribles. Ainsi, en septembre 2020, The Times ont informé qu’Amnesty International a versé 1,08 millions de dollars en tant que compensation pour le suicide sur le lieu de travail d’un employé du bureau français, Gaetan Mootoo. En même temps, l’organisation a demandé à sa famille de garder cet accord secret, avoir signé un NDA (accord de non-divulgation) avec la femme du décédé. Dans sa note de suicide, il s’est plaint d’une pression forte au travail et de l’absence du soutien du côté des responsables. Mootoo, un homme de 65 ans, avait travaillé à Amnesty pendant 30 ans. Sa spécialisation était les enquêtes sur des événements en Afrique de l’Ouest. Selon la conclusion d’un avocat de la couronne britannique, James Laddie, spécialiste du droit de travail, le suicide a été notamment provoqué par « une faute grave de la direction » d’Amnesty.

Une autre employée qui effectuait son stage au bureau de l’organisation à Genève, Roz McGregor s’est suicidée en raison des conditions de travail dures. Elle était en train d’effectuer son stage payé dans le bureau de Genève et y avait travaillé pendant 5 mois.

Après son suicide, on a fait plusieurs examens qui ont révélé une culture « toxique » du travail, des harcèlements et le favoritisme sur le lieu de travail à Amnesty.

Une politisation excessive

L’ancienne présidente d’Amnesty hongroise, Jeney Orsolya, a révélé dans l’un de ses interviews, que lors de son travail il y a eu des tentatives d’imposer le rôle politique du côté de l’organisation et elle n’a pas toujours été susceptible de les contrer. Les activités de l’organisation peuvent être influencées par des représentants d’un gouvernement, en privant Amnesty du droit d’être nommée « organisation indépendante protégeant des droits de l’homme ». Jeney a indiqué qu’elle avait été forcée à critiquer publiquement le gouvernement de Viktor Orbán sans raison valable. Aussi elle a raconté qu’une fois l’organisation a publié une annonce officielle en son nom sans l’avoir permis de le lire. D’après Jeney, après son licenciement en 2018, tout obstacle pour ceux qui tentaient de faire pression sur l’organisation a disparu, en la rendant politisée.

Le racisme à Amnesty

D’après l’article de The Guardian d’avril 2021, Amnesty International suit la culture de privilège blanc avec des cas flagrants du racisme. Des cadres supérieurs se permettent des N-mots (euphémisme qui remplace le mot politiquement incorrect nigger) et un comportement agressif.

En outre, des employés ont indiqué que la direction « avait soutenu délibérément le racisme et nui vivement aux représentants des minorités ethniques ». Une employée a dit que ses collèges l’ont prié de toucher ses cheveux, ont bafoué son accent et l’ont appelé « femme noire ».

Selon un autre employé, la direction ne donnait aucune possibilité d’avancer dans la carrière aux employés de communautés ethniques et la révision du revenu donnait la préférence aux responsables blancs avec des salaires plus élevés.

Amnesty a déclaré que l’organisation a présenté ses excuses distinguées à chaque employé victime de discrimination. Aussi elle a admis que l’égalité complète n’était pas présente à tous les niveaux.

La critique du gouvernement injustifiée

En 2000, la République démocratique du Congo a critiqué un rapport d’Amnesty. Dans l’ambassade de la RDC à Washington a dit que la vision du monde occidental sur des événements du conflit au Congo était fausse. Dans le rapport publié en Suisse et aussi dans les médias occidentaux, on n’a pas pris en compte le caractère de la guerre dans la RD du Congo, où on a accusé d’« invasion illégale » les pays du Rwanda et de l’Ouganda. L’ambassade a dit qu’on est confronté à des groupements d’insurgés, soutenus par la Rwanda et l’Ouganda. Aussi l’ambassade a déclaré que le rapport a négligé l’occupation par des insurgés presque un tiers du pays, où les violations des droits de l’homme ont dû être enregistrées.

Deuxième guerre du Congo (1998–2002)
La guerre sur le territoire de la République démocratique du Congo, à laquelle plus de 20 regroupements armés venant de 9 états ont participé.

Dans le rapport de 2008 sur la guerre de la Russie contre la Géorgie, Amnesty International a exprimé son inquiétude des violations importantes du droit international et humanitaire par toutes les parties du conflit. Comme dans le cas de la guerre en Ukraine, ces conclusions sont provocantes puisque le seul et le principal coupable des violations et des mises en danger possibles est l’agression de la Russie, sans laquelle il n’y aurait ni guerre, ni victimes, ni ce rapport.

En outre, en 2009, Amnesty a accusé Israël d’avoir tué plus de 14 mille Arabes dans la bande de Gaza et d’avoir blessé 5 mille. Dans le rapport, l’armée israélienne a été accusée d’avoir violé des lois de guerre plusieurs fois ; on critique aussi Israël à cause de la démolition de maisons sans autorisation en Palestine, l’établissement des barrières de sécurité et des postes armés de contrôle. L’armée de défense d’Israël a qualifié le rapport annuel d’Amnesty International d’unilatéral et a noté qu’Amnesty n’a pas indiqué des « souffrances insupportables des citoyens israéliens à cause des frappes constantes par des projectiles pendant huit dernières années ».

Conflit israélo-palestinien
Un conflit armé qui dure depuis 1948 entre l’État israélien et les Palestiniens.

L’Ukraine : accusations des Forces armées ukrainiennes

Le 4 juillet 2022, Amnesty a publié le rapport dans lequel on a dit que les Forces armées de l’Ukraine met en péril la population civile. D’après certaines informations, le déploiement de l’armée ukrainienne dans les quartiers civils qui attirent le feu du côté de la Russie. Cependant, cette affirmation est provocante, mettant à égalité la responsabilité la partie victime et celle de son agresseur. Cette déclaration a suscité l’exaspération et la démission des responsables des directions régionales :

– Oksana Pokalchuk, ancienne CEO de la branche ukrainienne d’Amnesty, a démissionné.
– Per Wästberg, cofondateur de la branche suédoise d’Amnesty, a démissionné.
– 80 employés ont démissionné de l’Amnesty Norvège, parmi lesquels 60 ont expliqué telle décision comme un signe de protestation contre le rapport sur le déploiement des armes des Forces armées de l’Ukraine dans les quartiers résidentiels.

D’après l’ancienne CEO de la branche ukrainienne d’Amnesty, Oksana Pokalchuk, le bureau ukrainien a essayé de communiquer à la direction d’Amnesty l’information sur la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Selon elle, Amnesty a demandé au ministère ukrainien de la Défense de faire son commentaire, mais en lui donnant peu de temps pour la réponse. Puis, Amnesty a créé son matériel qui semblait un soutien des narratifs russes.

Le 5 août, la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, a publié un tweet dans lequel elle a indiqué que « les robots et les trolls ukrainiens et russes lancent des attaques sur l’enquête d’Amnesty, c’est une propagande de la guerre et la désinformation ». Pourtant, la secrétaire générale d’Amnesty n’a pas donné des preuves confirmant leurs accusations contre l’armée ukrainienne.

Les journalistes politiques et militaires ukrainiens ont promptement réagi au tweet-accusation de Callamard. Par exemple, le conseiller du président ukrainien, Mykhailo Podoliak, a publié un tweet concernant les frappes russes par des lances-roquettes multiples Grad. Un politologue et présentateur télé, Taras Berezovets, a publié dans son Telegram une publication avec la photo des véhicules russes dans la cour d’un bâtiment résidentiel à Boutcha. La photo prise en mars 2022 a été publiée avec l’explication pour Amnesty que ce sont les Russes qui montrent ce que fait les accusations contre l’armée ukrainienne.

Le 7 aout, Amnesty a officiellement présenté ses excuses pour « les souffrances et la colère », suscitées par le rapport, néanmoins, sans modification du texte du rapport.

Des déclarations contestées de la présidente actuelle d’Amnesty

Depuis 2020, Agnès Callamard a été dans le centre de plusieurs scandales. L’un des scandales a concerné la publication dans laquelle elle a ouvertement condamné le meurtre du général iranien Qassem Soleimani par le Pentagone qui lui a tué par une attaque aérienne près de l’aéroport de Bagdad. Soleimani a été l’une des personnes les plus influentes dans la politique iranienne. Il a élaboré des attaques terroristes contre les États-Unis et contre les autres États avant sa mort.

La même année, en septembre, Amnesty a publié une publication de soutien de l’adhésion du cheikh Salmân al-’Awdah à Muslim Brotherhood (connu aussi comme des Frères musulmans). En 2017, le cheikh a été arrêté par le gouvernement de l’Arabie saoudite après des accusations d’un complot contre l’État et de son appartenance aux « Frères musulmans », classifiés comme une organisation terroriste dans le pays.

« Frères musulmans »
Une association religieuse et politique internationale, fondée en Égypte. Le but du mouvement est la création d’un état avec des lois de charia, et son slogan le plus connu est « Islam c’est une décision ».

Le cheikh est connu pour ses relations étroites avec Qatar parce qu’en 2017 il a conseillé une fatwa qui interdit la rupture des relations de l’Arabie saoudite avec le Qatar. On rappelle qu’un conflit diplomatique se poursuit depuis 2017, dans lequel l’Arabie saoudite et 8 autres pays du Proche-Orient ont annoncé la fin des relations diplomatiques avec Qatar. Ils ont accusé le Qatar du soutien de diverses organisations terroristes qui font leurs activités dans la région, notamment Al-Qaïda et État islamique, la déstabilisation de la situation interne de ces pays et la promotion d’une idéologie extrémiste par les médias.

Une fatwa
En islam c’est une décision sur n’importe quelle question que l’autorité religieuse suprême rend sur la base des principes de l’islam et des précédents de la législation musulmane.

En septembre 2021, le journaliste Hussein Al-Ghawi a publié une publication révélant un lien entre Callamard et Muslim Brotherhood. Selon lui, Callamard a défendu Tariq Ramadan, le petit-fils du fondateur de Muslim Brotherhood, accusé de viol par 5 femmes en France, 2 d’entre elles étaient mineures. Leur relation a été aussi confirmée par le fait que Callamard a justifié publiquement sa position radicale comme une conviction religieuse pendant une session du Conseil des droits de l’homme à Genève. Aussi elle a soutenu Ramadan pendant une réunion de PEN Club norvégien.

C’est quoi alors le problème avec Amnesty International ?

La gestion des fonds opaque, la politisation de l’organisation qui stimule le favoritisme et le recrutement des personnes avec des expériences contestées dans sa politique du personnel. Même plus de questions se posent concernant les activités de l’organisation et l’information qu’elle diffuse. En fait, cette analyse confirme le préjugé et la qualité faible des compétences de l’organisation elle-même, ainsi que des précédents mondiaux qu’elle analyse. Tous les faits et toutes les expertises contestées que nous avons dévoilés lors de notre recherche du travail d’Amnesty International pendant les 15 dernières années soulèvent des questions : est-ce qu’on a vraiment besoin de l’organisation sous cette forme d’aujourd’hui ?

Le texte complet de cette recherche est disponible sur ce lien.

Le dossier est préparé par

L'auteur du Ukraїner:

Bogdan Logvynenko

Auteure:

Anastasiia Yurchyshyna

Rédactrice en chef:

Natalia Ponedilok

Rédactrice:

Olena Zadvorna

la collecte des données:

Artem Starosiek

Daria Verbytska

Éditeur photo:

Yurij Stefaniak

Responsable de contenu:

Yana Rusina

Traductrice:

Polina Razzhyvina

Rédacteur de traduction:

Emmanuel Graff

Coordinatrice de la traduction:

Olga Gavrylyuk

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