Conçue par la centrale de Tchernobyl. Comment vit la ville de Slavoutytch

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Slavoutytch a été créée suite à l’accident de Tchernobyl, mais aujourd’hui ses habitants veulent aller au-delà de l’image de la ville atomique et développer leur potentiel culturel et touristique. Le slogan « Slavoutytch est la ville des nouvelles idées » souligne la volonté des locaux que celle-ci se développe. Le statut de capitale culturelle secondaire de l’année 2021 et la subvention reçue de la part de la Fondation culturelle ukrainienne aident à organiser des évènements à rayonnement mondial. La directrice de l’Agence du développement régional et la fondatrice de l’école locale des guides Arina Starovoïtova, ainsi que l’ancien employé de la centrale de Tchernobyl Oleksandre Koupnyi, n’ont jamais vécu à Pripiat. Actuellement, leurs initiatives soutiennent le mouvement de développement et de la popularisation de leur ville.

Slavoutytch est la ville la plus jeune de la Sévérie et de l’Ukraine en général. En 1986, la construction a débuté pour accueillir les habitants évacués de Pripiat suite à l’accident à la centrale nucléaire de Tchernobyl. L’explosion, qui s’est produite le 26 avril et qui a détruit le réacteur 4, reste la catastrophe nucléaire la plus grave de l’histoire de l’humanité.

Lors des premières journées après l’explosion, la radiation s’est propagée sur environ 200 000 km2. Son niveau le plus élevé atteint dans un rayon de 30 km autour de la centrale – plus tard que l’on appellera la zone d’exclusion, était interdite d’accès libre. L’explosion a provoqué le rejet de particules radioactives qui ont considérablement dégradé la santé et ont été à l’origine d’une maladie en lien avec la radioactivité chez les liquidateurs et la population de la ville de Pripiat, où se situait la centrale de Tchernobyl. Les employés de la centrale et leurs familles ont été obligés de quitter à jamais leurs domiciles. C’est pour cela que la nécessité de fournir un logement à un grand nombre de personnes est apparue.

Après la catastrophe nucléaire Pripiat est devenue une ville-fantôme. Des bâtiments abandonnés, des aires de jeux d’enfants et des écoles détruites – c’est la réalité actuelle de la ville. Les habitants de Pripiat, tout comme des petites villes et des villages voisins de la zone d’exclusion, se sont éparpillés dans tout le pays.

Certains des locaux sont retournés dans la zone de Tchernobyl après l’accident. La nostalgie de leurs maisons était plus forte que la peur des radiations et des forces de sécurité. Pourtant, les personnes qui se sont installées d’elles-mêmes dans la zone d’exclusion ne sont pas nombreuses – autour de 130. Malgré l’absence d’un grand nombre d’habitants, la zone de 30 kilomètres est difficile à considérer comme un endroit calme. Actuellement Pripiat est un des endroits touristiques les plus visités en Ukraine. Ici, des visites régulières sont organisées pour les Ukrainiens et les étrangers. Potentiellement, ce territoire pourrait devenir un musée en plein air de niveau international, si on développe correctement cet axe.

De nombreux touristes se rendent aussi dans la ville de Slavoutytch dont l’histoire est liée à la centrale de Tchernobyl, mais qui est en même temps unique et vivante.

De ville atomique à capitale culturelle secondaire

Le 2 octobre 1986 les instances décisionnelles de l’Union soviétique ont ordonné la construction d’une nouvelle ville pour les employés de la centrale de Tchernobyl et leurs familles. Un projet de construction parmi les forêts denses de la Sévérie, à 73 km du « Sarcophage » nouvellement déployé (construction d’isolation par-dessus le réacteur quatre de la centrale de Tchernobyl) a été initié un mois plus tard. Ainsi, Pripiat et Slavoutytch se tiennent pas loin l’une de l’autre, presque sur la frontière nord d’Ukraine. La route entre ces villes passe principalement à travers la Biélorussie et sa réserve radioécologique d’État de Polésie. En une heure il est possible d’aller de Slavoutytch à Tchernihiv.

L’édification de Slavoutytch, nommé comme le Dniepr en vieux-slave, avançait rapidement. Les employés n’avaient que deux mois pour établir le plan de la ville et un an pour la construire. Sur un temps très court – de 1986 à 1988 – treize quartiers ont été érigés dans la ville, et en 1988 les anciens habitants de Pripiat ont commencé à emménager dans les nouveaux appartements.

Les quartiers dans la ville sont nommés en l’honneur des villes des anciennes républiques soviétiques qui ont participé à la construction de Slavoutytch. Arina Starovoïtova, habitante de la ville et directrice de l’Agence du développement régional de Slavoutytch, qui organise souvent des visites de la ville, raconte :

— Quand je commence une visite, je demande toujours : où voulez-vous aller – à l’est ou à l’ouest ? Ce sont les quartiers du Caucase du Sud (quartiers Erevan, Bakou et Tbilissi). Ensuite nous avons les quartiers Moscou, Leningrad (Nevski de nos jours – n.d.r.) et Belgorod. Nous avons aussi les quartiers des pays baltes : Vilnius, Riga et Tallinn. Le quartier le plus grand est celui de Kyiv. L’Ukraine a fourni une aide importante, la plus grande participation de tous.

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Dans chaque quartier les immeubles se distinguent de par leur plan de construction unique. De l’extérieur, ils reflètent toutes les caractéristiques du pays des travailleurs qui les ont bâtis.

— Au milieu du quartier Erevan nous pouvons ressentir toute l’hospitalité de ses locaux. Il y a deux barbecues dans la cour autour desquels ils se réunissent. Non seulement les habitants de ce quartier, mais aussi des autres y viennent. Les immeubles sont placés en cercle. Cela permet aux gens de communiquer davantage, de faire connaissance.

Les locaux appellent Slavoutytch la ville écologique : de la végétation a été conservée lors de la construction (bien qu’il ait été plus facile de raser toute la forêt et bâtir sur un terrain plat), des pistes cyclables à travers toute la ville, beaucoup de complexes sportifs tandis que les transports publics sont absents. Les locaux se déplacent beaucoup à pied et utilisent les taxis et les trains de banlieue. La plupart des monuments de la ville (par exemple « Le rêve » représentant deux jeunes hommes ou « La famille ») sont dénudés, ce qui symbolise l’union de l’homme avec la nature, d’après Arina. Il existe deux autres symboles « de nature » de la ville – le monument « La chèvre » dans le parc central et la peinture murale « Le renard Semen » avec le renard vedette de Pripiat.

Slavoutytch a été conçue pour 70 000 habitants, cependant, après la première vague de constructions, pas plus de 35 000 de personnes y ont emménagé. La deuxième vague prévue dans le projet d’urbanisme n’a pas été entamée car il n’y en avait pas besoin.

Les nouveaux habitants de la ville étaient principalement des personnes liées à l’énergétique atomique :

— C’était tout d’abord des liquidateurs. Les gens qui sont venus de leur propre gré prendre part à l’élimination des conséquences de l’accident. Ils constituaient ainsi la plus grande partie de la population tout autant que les immigrants de Pripiat. De nos jours, ils représentent une grande communauté de la ville. Les anciens habitants de Pripiat se connaissent tous.

Avec les années, la population a diminué et de nos jours, d’après les statistiques officielles, 25 000 habitants vivent dans la ville. En pratique, il y en a encore moins – autour de 20 000. D’après Arina, la population est partie progressivement – en trois vagues.

La première fois – en 2000, quand la production d’énergie à la station électrique de Tchernobyl a été arrêtée. Bien que la station ait continué à fonctionner, une partie significative des habitants a dû quitter la ville à la recherche d’un autre travail. La deuxième vague a eu lieu en 2005, quand les avantages fiscaux pour les entreprises, que la ville possédait grâce à son statut de zone économique spéciale, n’étaient plus accordés. Les investisseurs arrêtaient leur activité dans la ville à cause des impôts élevés et d’un faible chiffre d’affaires. Ceci a provoqué l’arrêt de la création de nouveaux emplois et la disparition des emplois existants. Et la troisième diminution significative de la population s’est produite après la fin de la construction de la nouvelle couche protectrice par-dessus le réacteur quatre en 2016. Les investisseurs sont partis de nouveau et les gens sont restés sans emploi. Il était difficile de trouver des emplois alternatifs.

Actuellement, quelques milliers de locaux ont un emploi lié à la centrale de Tchernobyl. Le reste des habitants travaille dans les infrastructures de la ville (l’éducation, la culture, etc.) ou sont impliqués dans la production locale.

De 2014 à 2018, un festival international de cinéma et d’urbanisme « 86 » a été tenu à Slavoutytch. Il est devenu une plateforme unique du cinéma documentaire, des résidences d’art et des expérimentations artistiques. En outre, le festival a permis aux invités de faire connaissance avec l’environnement unique de la ville et alimenté de nouvelles idées (confirmées par des calculs) sur le développement des industries créatives dans la ville.

Au début de l’année 2021, Marioupol est devenue capitale culturelle tandis que Slavoutytch a reçu le statut de capitale culturelle secondaire d’Ukraine dans le cadre du programme de la Fondation culturelle ukrainienne et du Ministère de la Culture. Ce statut donne la possibilité aux habitants de développer un programme annuel de projets culturels et artistiques. Ainsi, en 2021, Slavoutytch a organisé une résidence artistique du surréalisme sémantique pour les artistes, un festival pour les architectes «SESAM Poliklinika», un festival pour les futurs employés du secteur des médias « L’automne doré de Slavoutytch » et le festival GOLDenFest pour les personnes âgées.

— Nous avons décidé de nous focaliser sur la création d’événements ciblés car le tourisme des événements pourrait devenir un des axes de croissance de Slavoutytch. Ceci fonctionnera à condition d’encadrer cette activité comme via l’ouverture d’un office de tourisme qui fonctionne depuis 2021 et qui propose des tours régionaux Slavoutytch-Tchernihiv, Slavoutytch-Lioubetch, Slavoutytch-centrale de Tchernobyl et un circuit écologique des maisons de la région.

L’école des guides. Arina

Arina Starovoïtova habite à Slavoutytch depuis son enfance. Son père travaillait en tant que chimiste dans des entreprises de l’époque de l’Union soviétique. Ensuite on lui a proposé un travail à la centrale de Tchernobyl. Il a d’abord travaillé par alternance : il vivait deux semaines à Pripiat, ensuite il rentrait pour deux semaines chez sa famille à Sverdlovsk (actuel Ekaterinbourg en Russie). Plus tard, il a reçu un appartement à Slavoutytch et a amené sa famille en Ukraine.

— Une fois j’ai demandé à mon père pourquoi ils avaient décidé de déménager dans une ville complètement inconnue. Mon père a répondu qu’ils voulaient être plus proches de l’Europe. De plus, l’appartement a été donné gratuitement. On pouvait même choisir entre deux et trois pièces.

Arina travaille en tant que directrice d’une entreprise appartenant à la municipalité « Agence de développement régional » et cheffe de la direction de l’organisation non gouvernementale « DobroSousidy » – communauté des activistes locaux. Elle adore sa ville et connaît l’histoire de presque chaque coin et chaque quartier. Elle dit que Slavoutytch est une « ville dans la forêt et la forêt dans la ville ». Bien que la ville soit très jeune, elle est remplie d’histoires, d’évènements et d’endroits qui fascinent non seulement leurs habitants mais aussi les touristes.

Slavoutytch possède une ambiance spéciale grâce à son plan de construction et son architecture ainsi que les monuments locaux reconnaissables. Le symbole de la ville est une composition en marbre « un Ange Blanc ». L’entrée d’un des immeubles du quartier Bakou est ornée d’un panneau décoratif « L’Azerbaïdjan » recouvert d’émail vert et bleu clair. Un arrêt obligatoire pour les touristes – le musée d’histoire locale de Slavoutytch et de la centrale de Tchernobyl qui possède des pièces uniques.

Pour développer le tourisme à Slavoutytch, en 2019 Arina Starovoïtova a décidé de créer une école pour guides « Visit Slavutych ». L’idée de ce projet a germé suite au festival « 86 » où venaient des gens de villes et de pays différents. Ce festival ainsi que d’autres grands évènements similaires représentent une opportunité pour les locaux de parler de leur ville et d’intéresser les visiteurs.

— Mon propre objectif est que chaque personne qui vient à Slavoutytch ou qui entend parler de notre ville, veuille y retourner, et que les gens veuillent y vivre. Notre objectif est de rendre les touristes amoureux de cette ville. Elle est vraiment magnifique – un musée en plein air.

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L’école pour guides n’a pas d’exigences spéciales pour ceux qui veulent apprendre à faire des excursions intéressantes à Slavoutytch. Parmi ceux qui ont assisté aux cours il y avait des adolescents dès 14 ans et des adultes. Certains prennent régulièrement part à tous les évènements de l’école, certains assistent quand ils peuvent à des cours ou des excursions. Pendant la quarantaine, une partie des élèves rejoignait les rencontres via les conférences sur Zoom.

— Nous avons des anciens élèves qui, pour des raisons personnelles, n’ont pas assisté à nos rencontres pendant les trois mois de formation. Pourtant ils ont organisé des visites intéressantes, apporté leur touche personnelle et reçu notre certificat.

Pendant la formation les élèves assistent aux excursions de guides professionnels à Slavoutytch et à Tchernihiv. Ils invitent à l’école des habitants intéressants de la ville pour apprendre de première main des détails inconnus à propos de leur petite patrie.

Arina soutient que le plus important pour les élèves de l’école est de passer l’examen, c’est-à-dire d’organiser leur propre excursion à Slavoutytch. D’habitude les élèves les organisent pour l’un l’autre en combinant des faits intéressants à propos de la ville avec leurs propres intérêts. Par exemple, une des élèves, Ouliana, s’intéresse au sport et peut organiser une excursion sur le sport dans la ville.

— Un guide c’est tout d’abord un artiste et un psychologue, n’est-ce pas ? Tout le monde ne sait pas se détendre et se sentir comme un guide en tant que personne publique. Nous nous sommes entraînés. Lors des excursions d’essai nous avons pu arrêter notre collègue pour lui faire une remarque ou lui donner un conseil.

Pour le moment l’école des guides n’est pas un établissement d’enseignement officiel c’est pourquoi les certificats que reçoivent nos élèves ont un caractère symbolique. Mais Arina espère qu’ils réussiront à agrandir l’école, impliquer plus de guides professionnels et former plus de guides spécialisés.

Arina estime que les futurs guides sont motivés par l’amour envers leur ville et l’envie d’en apprendre plus pour bien raconter Slavoutytch à leurs proches et amis qui leur rendent visite. En outre, les compétences acquises peuvent devenir un déclencheur pour ouvrir son propre business :

— Historiquement, c’était une ville atomique au profil unique où la plupart des gens travaillaient dans le secteur public. Bien évidemment, le nombre d’entrepreneurs dans la ville augmente. Nous voudrions que le budget de la ville soit alimenté par l’argent des entreprises. J’espère que le tourisme, notamment grâce aux évènements ciblés de la capitale culturelle secondaire déjà initiés, favorisera la création de microentreprises.

Le 18 août 2021, un concert avec la participation de groupes musicaux locaux et de l’orchestre symphonique « Philharmonie » de Tchernihiv sera organisé dans la ville. Le 22 et le 23 août, Arsen Mirzoyan et Latexfauna vont participer à la fermeture de la conférence internationale SESAM Poliklinika 2021. Les organisateurs attendent donc des invités de toutes les régions d’Ukraine.

Le café au goût de Tchernobyl. Aleksandre

Aleksandre Koupnyi est venu travailler sur le réacteur trois de la centrale de Tchernobyl pour la mesure des taux de radioactivité en mai 1988 et un mois plus tard a reçu un appartement à Slavoutytch. Avant la fin de 1988, seulement cinq ou six familles ont emménagé dans l’immeuble d’Aleksandre. Les appartements de nouveaux immeubles venaient de commencer à être distribués, le jeune homme a pu choisir.

— J’ai reçu un superbe appartement deux pièces – 72 mètres carrés. Maintenant probablement plus personne ne sera étonné de cette surface mais pour l’Union soviétique c’était quelque chose d’irréel. Avec du parquet sur le sol en plus ! Un vrai parquet en bois !

Aleksandre compare Slavoutytch à Energodar, située à 120 km de Zaporijia. Le jeune homme y a vécu deux ans et de là-bas a déménagé à Slavoutytch. La construction de la ville d’Energodar est liée au bâtiment de la station électrique de Zaporijia en 1970. La construction de la centrale atomique de Zaporijia a commencé dix ans plus tard, en 1981. De nos jours, c’est la plus grande centrale atomique de l’Europe. Si Energodar à cette époque n’était qu’une ville industrielle avec des immeubles identiques, Slavoutytch a tout de suite attiré Aleksandre par sa diversité architecturale.

— Enerdogar ce ne sont que des immeubles identiques. On appelait la rue centrale « un tube aérodynamique ». Tous ces immeubles de dix-quinze porches – on ne voit pas le ciel. Et en arrivant ici, une seule pensée « Wao ! »

Oleksandre a travaillé à la centrale de Tchernobyl pendant 21 ans. Il photographiait les conséquences de l’explosion dans le « Sarcophage » dans la Salle centrale du réacteur 4. A partir de 2009, il a pris sa retraite mais a continué la photo.

Slavoutytch est devenue pour Oleksandre non seulement son nouvel endroit de résidence mais aussi son inspiration pour de nouvelles passions. Il y a quelques années, il a donné un interview à un bloggeur. Cela l’a poussé à commencer sa propre carrière de bloggeur.

— Après cette conversation j’ai eu une idée : « Et pourquoi ne deviendrai-je pas blogueur ? ». Avant ça, j’ai eu le temps d’aménager mon appartement en studio – j’ai acheté des lumières, des fonds blanc et noir. Je faisais un peu de photo, donc j’ai pensé que je réussirais avec mon blog.

Anna, l’actuelle femme d’Oleksandre, s’est aussi jointe au travail. Elle aide son mari à prendre des photos et à faire les vidéos pour sachaîne YouTube.

— Au début je racontais tout moi-même, mais ensuite j’ai eu l’idée d’inviter des gens. Pas ceux que tout le monde connaît et qui apparaissent souvent sur des écrans et donnent régulièrement des interviews. Mais des liquidateurs qui ne sont pas très connus. En outre, Slavoutytch a beaucoup de personnes comme ça.

Tous ces gens n’acceptent pas au début de se faire filmer et de parler à la caméra. Mais quelque temps après sa proposition, Aleksandre rencontre de nouveau le futur interviewé, lui propose discrètement de parler à propos de l’accident à la centrale de Tchernobyl avec une tasse de bon café. D’où le nom de la chaîne – « Le café au goût de Tchernobyl ».

Aleksandre prépare du café à la turque à tous les invités – c’est un rituel spécial : alors qu’il prépare le café, il commence la discussion avec l’invité. Ils se rappellent ensemble des histoires de la vie.

Le blog vidéo d’Aleksandre n’est pas dédié uniquement aux liquidateurs de l’accident de la centrale de Tchernobyl. Sa chaîne contient des discussions avec des témoins de la catastrophe et des stalkers (les gens qui se rendent d’eux-mêmes dans la zone d’exclusion. – n.d.l. r.), ainsi que des expéditions dans la cuve du cœur du réacteur, au « Sarcophage » et d’autres informations intéressantes et rares liées à la centrale de Tchernobyl.

— Le but de ce blog n’est pas l’enseignement ou la découverte d’une vérité. Il n’y a pas de vérité dans les souvenirs, chacun a les siens. Chacun a ses propres souvenirs et sa vérité pour les mêmes évènements. C’est pourquoi cela m’a intéressé, et que les gens ont accroché, comme on dit. J’ai commencé à le faire pour moi, parce que je n’ai jamais fait de choses qui m’auraient ennuyé ou n’auraient pas été intéressantes.

Parfois il filme ses propres fables, comme il les appelle, qui ont beaucoup été aimées par les spectateurs. Les gens sont intéressés car Aleksandre a une expérience de travail dans trois centrales atomiques avec des machines différentes. En outre, Aleksandre est passé par tous les stades de la construction d’un réacteur atomique : du montage jusqu’à la mise en exploitation et l’élimination des conséquences d’une catastrophe atomique comme avec le cas de la centrale de Tchernobyl.

Aleksandre a enregistré la première interview avec son père qui a travaillé dans le domaine de l’atome pendant 50 ans, possède beaucoup de connaissances et d’histoires qu’il a volontairement partagées lors des discussions avec son fils.

Aleksandre n’aime pas appeler ses discussions avec les gens des interviews. Il prétend être un journaliste libre qui ne travaille pour le compte de personne. Il ne compte pas ses vidéos, mais dit seulement qu’il y en a autour de 150 sur sa chaîne. Il est attiré par les discussions à propos des évènements qui l’ont également touché à la fin des années 80 et qui ont eu une influence énorme sur la future histoire de plusieurs pays.

Aleksandre Koupnyi vit à Slavoutytch depuis plus de 30 ans. Il envisage d’acheter une maison quelque part en Transcarpatie et y déménager avec sa femme dans ses vieilles années. Slavoutytch restera une partie importante de sa vie. Aleksandre est persuadé que malgré le fait que de nos jours les jeunes priorisent les grandes villes, il y a toutes les perspectives ici pour les entrepreneurs et les jeunes familles :

— Elle (la ville) est vraiment confortable. C’est calme ici, propre, la location n’est pas chère. Internet dépote. Tout est accessible, simple et proche pour les enfants. La ville passe de jeune à mature.

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L’article est rédigé avec le soutien de la Capitale culturelle secondaire de l’Ukraine 2021 – ville de Slavoutytch et la Fondation culturelle ukrainienne. L’avis de la Fondation peut être différent de l’avis de l’auteur.

Le dossier est préparé par

Fondateur d'Ukraїner:

Bogdan Logvynenko

Chef de projet:

Anastasiia Jokhova

Auteure:

Anastasia Shkaleva

Rédactrice en chef:

Natalia Ponedilok

Rédactrice:

Kateryna Lekhka

Productrice,

Intervieweuse:

Karina Piliugina

Assistante de producteur:

Maksym Sytnikov

Assistante de producteur:

Diana Gorban

Yulia Bezpetchna

Natalija Vychynska

Viktorija Kravtchuk

Photographe:

Yourii Stefanyak

Romain Matkov

Opérateur caméra:

Pavlo Pachko

Kirilo Gonchar

Opératrice caméra:

Sacha Nikitina

Réalisateur,

Monteur:

Mykola Nosok

Scénariste:

Mykola Bezkrovny

Éditeur photo:

Katya Akvarelna

Trascripteur audio:

Taras Bereziuk

Transcripteuse audio:

Mariia Petrenko

Alina Kondratenko

Anna Yemelianova

Sofia Serhiichuk

Yulija Kouprijantchyk

Diana Stoukan

Anastasiia Volynska

Responsable de contenu:

Kateryna Yuzefyk

Yana Rusina

Traductrice:

Anastasiia Diakova

Rédacteur:

Emmanuel Graff

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