Les voix de Marioupol. La vie deux années plus tard. Halyna

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« Écoutez la voix de Marioupol » est une série d’histoires sur des personnes ayant survécu au blocus de Marioupol et qui ont réussi à s’évacuer. Deux années plus tard, nous discutons à nouveau avec eux pour découvrir comment leur vie et leur attitude face aux événements de la guerre à grande échelle ont changé entretemps.

Dans cet article, nous avons discuté avec Halyna Balabanova, qui a coordonné le centre des bénévoles « Halabuda », qui réunissait les bénévoles de Marioupol pour aider les locaux et les militaires.

Il y a près de dix ans, au printemps 2014, les forces russes ont occupé Marioupol pour la première fois. La ville est restée sous leur contrôle pendant exactement deux mois, du 13 avril au 13 juin. Ensuite, la ville a été libérée par plusieurs unités de combat, ainsi que par le bataillon de volontaires “Azov” nouvellement créé, qui est devenu l’un des symboles de Marioupol.

Source : « Azov »

Mais la Russie n’a pas cessé de tenter de conquérir les terres ukrainiennes et a lancé en 2022 l’invasion massive, voulant conquérir non seulement la région de Donetsk, mais aussi toute l’Ukraine. Marioupol est devenue l’une des premières villes à être touchées. Les habitants de Marioupol, habitués à vivre aux côtés de la ligne de front, ont immédiatement orienté tous leurs efforts vers le bénévolat et l’entraide.

Bénévolat à Marioupol avant la guerre à grande échelle

Lorsque l’armée ukrainienne a libéré Marioupol en 2014, la ville est devenue le lieu de résidence de milliers de personnes originaires de différentes parties de la région de Donetsk, dont les villes et villages sont malheureusement toujours sous occupation russe. Les déplacés et les habitants attentionnés de Marioupol, dans leur désir de s’entraider, ont adopté une position civique proactive : ils ont ouvert des centres de bénévolat et des espaces de créativité, de loisirs et d’interaction sociale. Sur certains d’entre eux, nous en avons parlé en 2017

Photos : Dmytro Bartoche

Le parcours bénévole de Halyna, originaire et résidente de Marioupol, a également commencé en 2014. La jeune femme a aidé l’association de Marioupol « Porte de l’Est », qui est devenue plus tard le centre « Halabuda ». Son équipe a organisé des projets éducatifs et culturels, apporté un soutien aux entreprises et favorisé la croissance sociale. Diverses activités ont eu lieu dans le centre, qui fonctionnait comme un espace libre, aidant les personnes déplacées à être évacuées, hébergées et fournissant une aide humanitaire, aux anciens combattants et à tous ceux qui en avaient besoin. Le centre « Halabuda » est l’un de ces endroits qui ont changé Marioupol pour le mieux et ont montré que même si la ville est proche de la ligne de démarcation, il est possible d’y vivre et de construire son avenir.

Photos : Dmytro Bartoche

Mais les ambitions hégémoniques du gouvernement russe ont détruit tout cela. Dès le matin du 24 février 2022, Halyna, avec d’autres activistes de « Halabuda », a commencé à aménager activement l’espace du centre pour accueillir les victimes, collecter l’aide humanitaire et aider les civils et le personnel militaire local. Lorsque la situation dans la ville est devenue critique, la jeune femme a décidé de s’évacuer. Elle est partie le 16 mars, le jour où les Russes ont largué une bombe aérienne sur le théâtre dramatique de Marioupol, tuant des centaines de civils.

Photos : Khrystyna Koulakovska

Comment la vie d’Halyna a changé au cours de ces deux dernières années

Évacuée de Marioupol, la jeune femme s’est installée à Lviv, où vivaient déjà de nombreuses personnes déplacées, fuyant l’agression russe. En deux ans, elle s’est quelque peu adaptée à la vie en Galicie, même si elle note la différence entre la vie dans cette région et dans la région d’Azov :

— Pour moi, ce n’est pas seulement le lieu qui a beaucoup changé, c’est surtout le rythme de ma vie. À mon avis, Lviv est beaucoup plus lente que Marioupol, et au début ça m’a vraiment énervé. Et il y a environ un an, j’ai réalisé que c’était probablement mieux pour mon état psycho-émotionnel que de courir constamment quelque part. Parce que quand j’ai quitté Marioupol, dès que j’ai eu une connexion mobile, j’ai écrit : « Je suis prête, allez » à une connaissance qui cherchait sur Facebook une sorte d’équipe de projet sur place, [quelque part] dans les régions. C’est-à-dire à quel point c’était une telle passion du « courons donc plus loin », mais c’est la vie qui décide. C’est ainsi que j’ai probablement eu la chance de m’abandonner au rythme de l’univers, au rythme un peu lent de Lviv.

Entretemps, la jeune femme a également changé de domaine d’activité, et ainsi « Halabuda » opère désormais sans elle :

— Ma tâche pendant la première année était de rendre cette équipe indépendante, de leur enseigner tout ce que je savais et pouvais faire, et d’aider à développer ce qui était intéressant pour eux. Toute l’équipe fait désormais ce qui l’intéresse, et non plus ce que nous faisions à Marioupol. Et après cela, alors que j’ai déjà compris que tout, mon rôle, en principe, a été rempli ici, je me limite à donner des conseils.

Photo fournie par l'héroïne

Après l’évacuation de Marioupol, “Halabuda” s’est installé à Tcherkassy. Comme à Marioupol, ses participants aident les habitants de la ville et des villes voisines avec de l’aide humanitaire, organisent des événements et réparent des drones pour l’armée. Le centre fonctionne comme un espace de cotravail et d’initiatives civiques. Aussi, l’un des projets les plus importants de l’équipe a été l’organisation d’un cercle de soutien :

— [Il s’agit] d’un projet de soutien et d’enseignement sur la façon de communiquer avec les personnes qui attendent des proches d’être libérés de la captivité, qui attendent des proches de l’armée. Souvent, de tels projets sont [pas plus que] « voici des proches, [et] voici ceux qui sympathisent avec eux ». Notre projet comprenait des représentants de diverses associations, qui considèrent ce public cible comme potentiellement le leur. Et ils leur ont appris à communiquer, à ne pas nuire.

Après avoir quitté l’équipe « Halabuda », elle a décidé de continuer à participer à des projets visant à aider les populations. Elle raconte que de nombreuses communautés et organisations l’ont invitée à travailler, mais elle a ressenti une certaine barrière interne :

— C’était très difficile pour moi [d’accepter les offres d’emploi], parce que ce n’est pas mon équipe, ce n’est pas une équipe sortie de zéro, comme ce fut le cas avec “Halabuda”. Il ne s’agit pas d’une équipe qui vient de se former comme un cercle d’amis ou un cercle de personnes partageant les mêmes idées. Et pour moi, ces derniers mois ont été tellement expérimentaux, mais c’est pas quelques mois, mais plus d’une demi-année déjà. J’ai travaillé un peu dans différentes équipes, assisté un peu en tant que consultante dans différentes équipes, et essayé de comprendre comment je me sens émotionnellement avec d’autres personnes, en travaillant avec des équipes stables.

Photo fournie par l'héroïne

Actuellement, Halyna occupe un poste dans le programme de promotion de l’activité civique « Rejoignez-nous » de l’USAID. Au début, elle a hésité, si cela valait la peine de s’essayer à un nouveau rôle, mais avec le temps, elle s’est rendu compte que sa période « Halabouda » était terminée, et elle était prête à passer à autre chose :

— Déjà, je travaille avec les organisations qui demandent un financement pour faire quelque chose en Ukraine maintenant.

Nouvelles de Marioupol

Halyna reçoit principalement les nouvelles actuelles de sa ville natale de la part de ses connaissances :

— J’ai plusieurs personnes qui ne sont pas issues d’un cercle proche, mais qui sont actuellement à Marioupol. Ils écrivent périodiquement des posts et prennent contact. Et c’est pour moi, un filtre supplémentaire pour comprendre ce qui s’y passe réellement, et pas seulement regarder les informations que nous sert la propagande russe.

En analysant l’actualité de Marioupol, Halyna comprend que deux ans après la “libération”, l’État agresseur n’était toujours pas en mesure d’assurer les conditions d’une vie normale aux habitants de Marioupol, restés dans la ville pour diverses raisons. La propagande russe tente de toutes ses forces de montrer que la vie dans cette colonie s’améliore, mais ce n’est qu’un mirage qui se dissipe dès que la caméra des journalistes russes s’éteint :

— Pour moi, c’est un simulacre de Marioupol, la création d’un simulacre. Créer quelque chose d’irréel, simuler la ville, simuler les habitants, simuler l’activité à tous les niveaux.

En raison des hostilités, la maison d’Halyna à Marioupol a été partiellement détruite de l’extérieur et également incendiée de l’intérieur. Mais comme il est situé au centre de la ville, les autorités d’occupation ont réparé sa façade pour lui donner une belle image, mais dénué de résidents.

Photo fournie par l'héroïne

Si l’on s’éloigne du centre de Marioupol, que les Russes prétendent rénover, et que l’on regarde les périphéries de la ville ou les villages en banlieue, on constate qu’ils sont encore en ruines. Les habitants de la périphérie doivent réparer eux-mêmes leurs maisons et rétablir les communications, car les autorités d’occupation ne veulent pas le faire :

— Bien sûr, les gens là-bas vivent pour la plupart dans des maisons privées, c’est un peu plus facile pour eux, car si vous avez une petite forêt ou les arbres du brise-vent à proximité, vous pouvez au moins faire du chauffage, mais certains d’entre eux, comme mes connaissances, étaient simplement sans lumières pendant plus d’un an. En hiver, je l’imagine encore, si vous tenez la nourriture dehors, les températures y sont plus ou moins à +3°C, +5°C, mais en été- c’est impossible.

Les connaissances de Halyna partagent que les maisons qui font l’objet de la propagande russe sont reliées aux communications, par exemple, au gaz et à l’électricité, mais que la qualité des services fournis n’est pas la meilleure. L’approvisionnement en chaleur est périodiquement indisponible et l’eau est quasiment impropre à l’usage :

— L’eau est épouvantable, j’ignore d’où ils (les occupants — ndlr) la puisent actuellement, mais ce n’est pas dans notre réservoir. Autrement dit, ce n’est pas seulement non-potable, comme autrefois, en fait, vous ne pouvez même pas laver la vaisselle, je pense que vous ne pouvez même pas laver le sol avec une telle eau, mais elle semble être là et couler [des robinets].

Il y a aussi un problème d’emploi. Les autorités d’occupation russes ne peuvent que proposer aux habitants de Marioupol de débarrasser les décombres et de gérer les transports publics. Mais il y a très peu de véhicules, car la totalité des bus de Marioupol a été détruite par l’armée russe lors des tentatives de prise de la ville, ce qui crée une charge supplémentaire pour les conducteurs :

— Une connaissance nous a dit que ses proches là-bas (à Marioupol. — ndlr) voulaient obtenir ce un travail, mais ce sont des salaires très maigres pour un horaire assez strict, quand on se lève à quatre heures du matin et qu’on transporte [des gens]. Autrement dit, il y a toujours le problème qu’il n’y a pas assez de transports publics et que les gens ne peuvent se déplacer d’un quartier à l’autre que soit par leurs propres moyens de transport, soit par des transferts fous – il faut trois heures pour se rendre d’un bout de la ville à l’autre.

À cet égard, ceux qui disposent de moyens de transport personnels gagnent de l’argent en fournissant des services de taxi, même si ce type d’activité peut être dangereux. Halyna raconte l’histoire de ses amis : une connaissance a trouvé un emploi de chauffeur de taxi et a disparu dès le premier quart de travail.

L’envie de la ville natale

Halyna a passé sa première année à Lviv à chercher activement un logement et du travail. Mais les souvenirs traumatisants lui sont revenus et elle a donc dû faire une pause pour prendre soin d’elle.

Photo fournie par l'héroïne

— Je n’ai pas appelé ça des congés, parce que c’était pour moi une sorte de vacances d’été : dessiner, lire de la littérature thérapeutique, de la littérature de personnes que je connais. Puis est sorti un livre de Tanya Kassyan (écrivaine ukrainienne — ndlr), dont, d’ailleurs, je n’ai pas l’autre la moitié. [Mais] j’en ai lu la moitié et j’ai dit : « Eh bien, c’est probablement ce dont j’ai besoin maintenant » – pas d’un nouveau traumatisme, mais plutôt d’une réflexion, pas de revivre ce qui s’est passé, mais une véritable réflexion – de voir comment les gens raisonnent, réfléchissent à la même chose que tu as vécue.

"Notre. Commun. Comment garder une humanité en soi pendant et après la guerre"
Livre de l'écrivaine et journaliste ukrainienne Tetyana Kassyan. Elle met en lumière la façon dont les Ukrainiens ont perçu le début de la guerre à grande échelle, comment l’escalade nous a affectés et quelles seront les conséquences de la guerre pour la société.

Halyna ajoute qu’au début, il lui était difficile de lire une telle littérature, qui décrit Marioupol et qui lui rappelait en quelque sorte le traumatisme causé par la guerre. Mais elle a estimé qu’il était important de ressentir à nouveau, ne serait-ce qu’à travers les pages des livres, ce qu’était sa ville natale, ainsi que la région d’Azov et de Donetsk. Les publications consacrées à ces régions lui rappellent sa terre natale. Elle dit reconnaître des lieux familiers, des noms de rues ou même des noms de famille sur presque chaque page.

Photo : Andrii Bolotonov

En plus, Halyna, en tant que photographe, accorde une attention particulière au livre de photos de Myroslav Kobylyanskyi « Mon Marioupol et le monde qui l’entoure ». Les photos de ce livre sont devenues pour elle un bon moyen d’atténuer son traumatisme émotionnel. Les visites à des groupes de soutien n’ont pas eu un tel effet sur elle.

Halyna dit que l’envie de sa ville natale, ressenti par de nombreux déplacés, ne lui permet pas de se sentir pleinement chez elle ailleurs :

– J’ai eu un tel blocage même quand tu dis au téléphone : « Oui, je rentre déjà à la maison » – donc : « Pas chez moi, mais à la maison, non, pas à la maison, vers quoi vais-je ? ». Maintenant, j’essaie déjà de laisser tomber, eh bien, chez moi et à la maison, mais la connotation de l’expression n’est toujours pas la même.

Photo fournie par l'héroïne

Halyna est en manque de Marioupol, sa ville natale, ses habitants et la mer. Elle essaie de maintenir la communication avec ceux qui ont réussi à sortir de la ville bloquée ou qui y sont restés, mais avec qui elle peut communiquer. Dans son esprit, elle parle à ceux qui ont disparu. Mais la mer d’Azov, qui baigne la côte de Marioupol, est quelque chose qui ne peut être remplacé. La jeune femme dit qu’elle a placé dans son nouvel appartement des objets qui lui rappellent la mer :

— J’ai beaucoup de cartes postales – les amis apportent, s’ils vont quelque part, des cartes postales avec la mer, avec quelque chose de bleu. Et elles sont accrochées dans une de mes chambres, ça me remonte un peu le moral. Et j’ai une petite assiette avec du sel au lieu du sable, et dedans il y a aussi des coquillages de différents pays. Malheureusement, ils n’en viennent pas de Marioupol, mais quelques cailloux de Berdiansk occupé m’ont été remis, et j’en ai un peu dans ma chambre à côté de moi. Je me lève tous les matins et je vois ça, et c’est probablement le genre de soutien psychologique qu’il me reste déjà un peu dans mon inconscient.

Raconter son histoire

À l’automne 2022, Halyna a été invitée à un événement en Allemagne avec d’autres habitants de Marioupol sortis du blocus. À Berlin, ils ont raconté à la communauté internationale ce qu’ils avaient vécu à Marioupol :

— Nous avons été emmenés par plusieurs personnes, [comme] des singes qui parlent, à qui on a montré aux étrangers que, regardez, ce sont des gens de Marioupol, ils sont réels, ils ont vécu ceci et cela, ils savent parler, on peut parler avec eux et leur demander quelque chose.

Photo fournie par l'héroïne

La jeune femme compare de telles évènements à la façon dont, enfant, elle écoutait les histoires de sa grand-mère sur la Seconde Guerre mondiale – pour la publique, c’est comme une histoire passionnante sur la survie, mais ils ne comprennent absolument pas ce que c’est que de vivre une telle expérience dans la vraie vie. Halyna ajoute :

— Et puis, quand tu étais un peu plus âgé, ta grand-mère parlait d’une manière ou d’une autre de donner les premiers soins à un soldat allemand. Et l’allemand ? Et que faisaient-ils ici (en Ukraine. — ndlr) ? Et un si petit détail personnel de l’histoire d’une personne spécifique dévoile pour vous l’enchevêtrement de ce qui s’est réellement passé, comment ce soldat est arrivé ici. Et pourquoi avez-vous été obligé de le faire ? Et où étaient les nôtres ? Et que s’est’il passé?

Il est difficile pour Halyna de raconter son histoire, surtout d’entrer dans les détails. Mais elle estime que ce n’est qu’en partageant une telle expérience personnelle que les auditeurs s’intéresseront à l’événement et que, par conséquent, cela augmentera les chances que quelqu’un découvre la vérité sur la guerre à grande échelle, en particulier sur le blocus de Marioupol.

La femme cite la poète Oksana Stomina comme exemple de personne qui a partagé de manière poignante son vécu. Comme Halyna, elle est originaire de Marioupol, qui s’est échappée de la ville assiégée. La poétesse et la réalisatrice Anna Zhukovets ont organisé un projet sur Marioupol à Berlin, où elle lit ses poèmes traduits en allemand. Dans sa poésie, Oksana parle de la guerre, de Marioupol et de son mari, Dmytro Paskalov, qui est en captivité russe depuis plus de 600 jours. Il était civil, a travaillé comme chef de port jusqu’au 24 février 2022, puis s’est caché à Azovstal avec de nombreuses autres personnes :

— Un autre échange de prisonniers, et il n’est toujours pas là, mais elle (Oksana — ndlr) a la force, et elle lui écrit des lettres, elle écrit des lettres en poèmes et voyage dans les villes européennes, même jusque dans les écoles, pas seulement pour les hauts fonctionnaires et les bureaux, mais simplement à l’école. Et après qu’elle a lu ses poèmes, les lycéens lui demandent de rester et de raconter autre chose, ils ont beaucoup de questions : « comment est-ce possible ? », « comment est-ce qu’il n’y a aucune communication ? », « vraiment, cela peut durer jusqu’à maintenant ?”, « Deux ans se sont déjà écoulés, comment peut-il toujours y avoir aucune communication normale à Marioupol ? ». Ou alors, [disons une histoire selon laquelle] vous ne pouvez pas boire l’eau du robinet, [et ils demandent] : « Et comment se fait-il que vous ne puissiez pas boire, pourquoi ? Et pourquoi, lorsque Marioupol était assiégé, on ne pouvait pas appeler les services de secours ? ».

Photo : Khrystyna Koulakovska

Les histoires sur ce que les gens peuvent être amenés à faire pour survivre peuvent effrayer le lecteur ou, au contraire, il sera sceptique quant à ce qu’il lit. Parce que souvent, nous ne voyons que le texte et non une personne réelle. Cependant, la perception de telles histoires change lorsque vous rencontrez les gens en personne. Il est donc important de donner aux gens un espace sûr pour partager leurs expériences, souligne Halyna :

— Les histoires sur comment faire fondre la neige et comment manger les pigeons sont simples, quand vous les lisez quelque part, alors vous pensez : « C’est probablement une sorte d’exagération artistique ». Et quand on voit cette personne [qui a vécu une telle expérience], c’est déjà [perçu] d’une toute autre manière. Et il me semble que le moment est venu pour de telles [histoires personnelles]. Nous ne pouvons pas influencer avec de grandes communications stratégiques, mais avec l’aide de beaucoup de petites histoires, de petites gouttes, c’est exactement ce qui devrait faire tomber cette falaise [la propagande russe].

Le dossier est préparé par

Fondateur d'Ukraїner:

Bogdan Logvynenko

Intervieweuse:

Khrystyna Kulakovska

Auteure:

Daria Chernyak

Rédactrice:

Alina Zabolotnia

Rédactrice en chef:

Ania Yablutchna

Éditeur photo:

Yourii Stefanyak

Responsable de contenu:

Yana Rusina

Trascripteur audio:

Oleksandr Kuharchuk

Graphiste:

Arsen Choumeiko

Graphiste:

Oleksandra Onopriienko

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Traductrice:

Tetyana Zharko

Coordinatrice de la traduction:

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